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mardi 18 mars 2008

TIBET - Scènes de lynchage de Chinois par des Tibétains

De jeunes Tibétains déchaînés ont caillassé et battu des Chinois et ont mis le feu à des boutiques, avant que l'armée ne restaure le calme à Lhassa, la capitale du Tibet, ont raconté des touristes qui arrivaient de la région himalayenne.

«C'était une explosion de colère des Tibétains contre les Chinois et les musulmans», a rapporté à l'AFP John Kenwood, un Canadien de 19 ans qui a décrit des scènes d'une violence extrême. Selon son récit et celui d'autres touristes qui sont arrivés aujourd'hui par avion à Katmandou, la capitale du Népal, des bandes de jeunes ont battu et roué de coups des Chinois hans, accusés par les Tibétains de détruire leur culture et leur mode de vie par leur arrivée massive dans la région. Le jeune Canadien affirme ainsi qu'il a vu vendredi quatre ou cinq Tibétains caillasser et frapper «sans pitié» un motocycliste chinois. «Ils ont fini par le mettre à terre, ils l'ont frappé sur la tête avec des pierres jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Je pense que ce jeune homme a été tué», relate-t-il, sans être sûr que la victime soit morte. Le gouvernement tibétain en exil a affirmé aujourd'hui que le bilan «confirmé» du nombre de victimes des récentes violences au Tibet s'élevait à 99 morts. Pékin a assuré de son côté que «13 civils innocents» avaient été tués et a affirmé ne pas avoir tiré de coups de feu pour mettre fin aux émeutes.

«Tous ceux qui avaient une apparence de Chinois étaient attaqués»
Les Tibétains «jetaient des pierres à tous ceux qui leur tombaient sous la main», ajoute John Kenwood. «Les jeunes agissaient et les vieux les encouragaient en criant, en hurlant comme des loups. Tous ceux qui avaient une apparence de Chinois étaient attaqués», confirme Claude Balsiger, un touriste suisse de 25 ans. «Ils ont attaqué un vieil homme chinois qui passait sur sa bicyclette. Ils l'ont frappé très violemment sur la tête avec des pierres, de vieux Tibétains sont intervenus pour les arrêter», détaille-t-il. John Kenwood a assisté à une scène de sauvetage similaire survenue alors qu'un Chinois demandait grâce à une foule armée de pierres. «Ils lui donnaient des coups de pied dans les côtes, il avait le visage en sang», raconte-t-il. «C'est alors qu'un homme blanc est arrivé (...) et l'a aidé à se relever. Il y avait autour d'eux une foule de Tibétains, pierres à la main; il a gardé le Chinois près de lui, a fait des gestes vers la foule, et ils l'ont laissé emmener le vieil homme en sécurité».


A l'écoute de ces récits de touristes, un porte-parole du gouvernement tibétain en exil, Thubten Samphel, a qualifié ces violences de «très tragiques». Les Tibétains «ont reçu pour consigne de de pas utiliser la violence dans leur combat», a-t-il dit à l'AFP par téléphone. Les manifestations ont débuté le 10 mars, à l'occasion du 49e anniversaire du soulèvement anti-chinois de Lhassa en 1959. Samedi, les autorités chinoises avaient repris le contrôle de la capitale tibétaine. L'armée a notamment ordonné aux touristes de rester dans leur hôtel d'où, selon leurs dires, ils ont pu entendre des coups de feu et les détonations de grenades lacrymogènes. Lundi, les touristes étaient à nouveau autorisés à circuler mais régulièrement, ils devaient montrer leur passeport à des points de contrôle. «Les magasins étaient complètement brûlés. Toutes les marchandises étaient dans la rue, brûlées. De nombreux bâtiments étaient vides», témoigne Serge Lachapelle, un touriste canadien. «Le quartier musulman était complètement détruit, toutes les boutiques étaient détruites», déclare John Kenwood.

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