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mardi 18 mars 2008

Les appels au boycott politique des JO de Pékin se font plus pressants


Le secrétaire générale de Reporters sans frontières, Robert Ménard, mardi 18 mars, à Paris. | AFP/BERTRAND GUAY
Le secrétaire générale de Reporters sans frontières, Robert Ménard, mardi 18 mars, à Paris.

AFP/BERTRAND GUAY
Rares sont les responsables politiques ou sportifs qui ont évoqué publiquement la possibilité de boycotter les Jeux olympiques de Pékin depuis les manifestations qui ont dégénéré en violence au Tibet. Les appels à ne pas participer au rassemblement sportif ont le plus souvent émané d'associations de droits humains et de soutien au Tibet, et datent d'avant le début des incidents. Mais depuis le commencement de la crise, la participation sportive et la présence politique aux JO comme moyen de pression sur le régime communiste sont devenues un sujet que les responsables mondiaux se doivent de commenter. Reporters sans frontières, qui rappelle avoir été opposé "dès le début à l'attribution des JO à Pékin", demande un boycott politique plutôt que sportif, estimant qu'un boycott total "n'est plus à l'ordre du jour" car il est impossible de demander "à quatre mois des JO aux sportifs de ne pas aller à Pékin". En revanche, son président, Robert Ménard, estime que "Nicolas Sarkozy, comme tous les chefs d'Etat et de gouvernement", doit "boycotter la cérémonie d'ouverture" pour envoyer un signal fort.
Human Rights Watch a adopté la même position. L'organisation écarte tout boycott sportif et demande au gouvernements "d'exiger une amélioration [des autorités chinoises] avant de s'engager à venir aux Jeux". "Ils ne doivent pas par leur présence cautionner la répression chinoise", a maintenu son chef, Kenneth Roth. En France, quelques responsables politiques, comme Jack Lang et le secrétaire général du PS, François Hollande, ont pris le contrepied du gouvernement en déclarant qu'il ne fallait pas écarter cette éventualité de ne pas participer aux Jeux. Des intellectuels comme Bernard-Henri Lévy ont également défendu le recours au boycottage. Le sénateur Robert Badinter a, lui, imaginé que les athlètes arborent des badges de soutien au Tibet, estimant que "cela aurait un impact considérable". Seul haut responsable européen à avoir évoqué clairement l'hypothèse d'une non-présence aux JO, le président du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering, a affirmé que Bruxelles "ne [pouvait] pas accepter ce qui se passe au Tibet. Les Chinois doivent comprendre cela". "Nous devons adresser un signal à Pékin (...), il faut continuer à envisager toutes les options."

A l'étranger, outre l'acteur Richard Gere, défenseur de longue date des droits des Tibétains, une des rares voix discordantes vient de Ma Yong-Jeou, le favori à l'élection présidentielle à Taïwan. Il a laissé entendre que s'il était élu, il pourrait appeler au boycottage. "Si les autorités chinoises poursuivent leur répression contre les Tibétains et si la situation se dégrade, et si je suis élu au poste de président, je n'écarte pas la possibilité de ne pas envoyer d'athlètes aux Jeux olympiques", a-t-il déclaré. Et dans le monde sportif, unanimement opposé à une telle idée, seul le Comité olympique suisse a élevé le ton. "Nous ne pouvons pas nous contenter d'observer et de ne rien dire", a-t-il fait savoir. Même au sein des Tibétains, la question du boycott fait débat. Le dalaï-lama a publiquement appelé à participer au JO, alors que certains responsables de communautés tibétaines exilées proposent de les organiser dans un autre pays. "Le mieux serait que les Jeux soient transférés dans un pays où les droits humains sont respectés", a ainsi estimé Lhanzom Everding, président de l'association des Tibétains exilés en Allemagne. Source : Le Monde.fr



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