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samedi 10 novembre 2007

L'actualité de la Côte d'Ivoire (d'après l'Agence France Presse)

Côte d'Ivoire: Le gouvernement ivoirien a annoncé jeudi la suppression de la carte de séjour pour les ressortissants des pays de la CEDEAO vivant en Côte d'Ivoire, en vigueur depuis 1990, pour marquer "le retour à la paix et la réconciliation".

ABIDJAN, 8 nov 2007 - Le gouvernement ivoirien a annoncé jeudi la suppression de la carte de séjour pour les ressortissants des pays de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) vivant en Côte d'Ivoire, en vigueur depuis 1990, pour marquer "le retour à la paix et la réconciliation". Le président Laurent Gbagbo, qui avait promis cette mesure fin octobre, "a signé une ordonnance portant suppression de la carte de séjour pour les ressortissants des pays membres de la Cédéao", selon un communiqué du conseil des ministres lu à la télévision nationale. "La libre-circulation (pour ces ressortissants, ndlr) devient dès lors une réalité", selon ce communiqué, qui précise que cette mesure intervient "au moment où la Côte d'Ivoire amorce une nouvelle étape de son évolution, marquée par le retour à la paix et la réconciliation". Environ 4 millions d'étrangers, pour la plupart Ouest-africains, étaient recensés en 1998 en Côte d'Ivoire, soit 26% de la population totale. Lors du conseil des ministres jeudi, le président Gbagbo "a stigmatisé les dérives consécutives à la mise en applications des différents textes" relatifs à la loi de 1990. "La carte de séjour a été trop vite l'objet de considération d'ordre politique qui n'ont que trop terni les relations entre la Côte d'Ivoire et les communautés étrangères vivant sur son sol", souligne le communiqué. "Sa suppression ne peut que renforcer, au plan social, l'idéal de vie commune, d'ouverture et d'hospitalité qui ont toujours caractérisé" la Côte d'Ivoire", ajoute le communiqué. Parmi les autres raisons de cette suppression figurent aussi la multiplication des "attaques de faussaires" sur les documents d'identité et les faibles recettes fiscales de cette carte.

Depuis 2002, date d'une tentative de coup d'Etat avortée et la partition du pays entre le Nord, contrôlé par la rébellion des Forces nouvelles (FN) et le Sud, tenu par forces loyalistes pro-Gbagbo, "la contribution de la carte de séjour au budget de l'Etat est quasiment nulle". En mars 2007, un accord de paix a été signé à Ouagadougou, sous l'égide du président burkinabé Blaise Compaoré, entre M. Gbagbo et Guillaume Soro, chef des FN, devenu depuis lors Premier ministre. Jeudi, le chef de l'Etat a demandé aux ministres d'assurer la "sensibilisation des agents et fonctionnaire de l'Etat chargés de l'exécution de ces nouvelles dispositions". Il a également demandé de faire procéder "à la suppression des mentions de classification ethnique ou raciale dans tous les documents administratifs". "Il est recommandé à tous les Ivoiriens à proscrire dans leur langage l'origine ou la référence ethnique", ajoute le communiqué. Le 28 octobre, le président Gbagbo avait promis la suppression de la carte de séjour lors d'une rencontre avec la forte communauté burkinabé vivant en Côte d'Ivoire. Les Ouest-africains, en particulier les Burkinabè, sont souvent stigmatisés par les forces de l'ordre car soupçonnés de soutenir l'opposition ou la rébellion des FN. Le président Compaoré avait même été dénoncé à plusieurs reprises par les partisans de M. Gbagbo comme le "parrain" des FN, avant de revenir en grâce au point de devenir le médiateur de la crise ivoirienne.
Source : Agence France Presse



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