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jeudi 21 février 2008

USA : avantage Obama, chez les démocrates


Encore battue lundi par le jeune sénateur de l'Illinois, Hillary Clinton est condamnée à l'emporter dans le Texas et l'Ohio. Côté républicain, McCain est irrattrapable.

Barack Obama peut-il encore être stoppé? Le sénateur métis a pris un clair ascendant sur Hillary Clinton, lundi soir, dans la course à l'investiture du Parti démocrate pour la présidentielle du 4 novembre. Il écrase l'ex-first lady de 17 points dans les primaires enneigées du Wisconsin (58% à 41%) et de 51 points dans l'élection exotique d'Hawaï (75% contre 24%), l'archipel du Pacifique où il est né il y a 46 ans. Ces victoires portent à dix d'affilée le nombre d'Etats gagnés par Obama depuis le super Tuesday (5 février), où les deux rivaux avaient fait jeu égal. Elles confirment que la dynamique est de son côté. Un signe: les télévisions ont interrompu la retransmission d'un discours d'Hillary Clinton dans l'Ohio, hier, au moment où Barack Obama prenait la parole à Houston, au Texas, où se déroulera la prochaine primaire. autre motif de satisfaction pour Obama: des super-délégués (ces 796 cadres du parti libres de leur vote lors de la convention de Denver en août) tournent casaque. Ainsi, l'influent représentant noir de Géorgie John Lewis, qui soutenait Clinton fin octobre, affirme maintenant qu'il respectera le désir populaire et votera Obama.

Hillary Clinton joue désormais à quitte ou double: si elle veut conserver ses chances de porter les couleurs à la présidentielle, elle devra faire un tabac aux primaires du Texas (sud) et de l'Ohio (nord), le 4 mars, où 334 délégués seront en jeu. Mathématiquement, tout est encore possible: malgré sa série de défaites, la sénatrice de New York n'a qu'une centaine de délégués de retard, les primaires démocrates les répartissant à la proportionnelle. Politiquement, c'est une autre affaire : le vote du Wisconsin révèle que les femmes et les ouvriers, jusque-là pro-Clinton, ont basculé. Au Texas, où Mme Clinton possède de solides réseaux, son rival remonte son handicap sondage après sondage. Dans l'Ohio ouvrier, sinistré par les délocalisations, Barack Obama cogne dur sur l'Alena, l'accord de libre-échange élargi au Mexique par un certain... Bill Clinton. Hillary Clinton tentera le KO, ce jeudi soir, lors d'un débat télévisé sur le campus de l'université d'Austin (Texas). Au slogan rafraîchissant d'Obama (« Yes we can! »), pourfendeur des politiciens professionnels de Washington, elle oppose son expérience: « Un seul de nous est prêt au premier jour à être commandant en chef, à gérer l'économie et à vaincre les républicains ». Argument périlleux car, selon les dernières enquêtes d'opinion, le seul démocrate qui battrait John McCain est... Barack Obama.

John McCain file désormais à toute allure vers l'investiture du Parti républicain, qui le désignera formellement début septembre. Lundi soir, le sénateur de l'Arizona a distancé le champion de la droite religieuse, Mike Huckabee, dans les primaires du Wisconsin (59% à 37%) et de l'Etat de Washington (49 à 22%). John McCain, le vétéran du Vietnam, qui a jusque-là glané trois fois plus de délégués que l'ancien pasteur évangélique, ne peut plus être rattrapé. Hier, il est entré dans une autre campagne, celle pour la Maison-Blanche. Ignorant Hillary Clinton, il a décoché ses premières flèches contre Barack Obama: «Je me battrai tous les jours de cette campagne pour que les Américains ne soient pas dupés par un slogan éloquent mais creux! » a-t-il déclaré. Obama lui a répondu sur le terrain de l'Irak. Alors que John McCain ne veut pas relâcher l'effort de guerre, le sénateur de l'Illinois promet de « terminer cette guerre pendant la première année de (son) mandat ».

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