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mercredi 27 février 2008

Sarkozy s'arrête au Tchad avant de gagner l'Afrique du Sud

En route pour l'Afrique du Sud, Nicolas Sarkozy devait faire étape ce mercredi après-midi à N'Djamena pour tenter de convaincre son homologue tchadien Idriss Déby d'accepter la création d'une commission d'enquête internationale sur la disparition de deux de ses opposants. Ngarlejy Yorongar et Ibni Oumar Mohamat Saleh sont portés disparus depuis un mois, et l'ancien président Lol Mahamat Choua a été arrêté. Amnesty International accuse Idriss Déby de mener une chasse aux opposants sous le couvert de l'état d'urgence décrété le 14 février après la tentative de putsch des rebelles, des 2 et 3 février. La Commission européenne exige qu'il libère les opposants politiques "détenus arbitrairement". Alors que la France -qui compte 1.100 soldats postés au Tchad- a été montrée du doigt pour son soutien logistique à l'armée tchadienne, Paris durcit le ton. "L'amitié entre nos deux pays ne pourra grandir qu'à condition que le processus de démocratisation reprenne et s'accélère", a prévenu mardi soir le porte-parole de l'Elysée David Martinon. Source : Le Nouvel Observateur

Nicolas Sarkozy devait donc demander au président tchadien de "relancer le dialogue politique inter-tchadien" mais aussi que "toute la lumière soit faite sur la disparition des deux opposants". Il comptait en particulier insister sur la nécessité de constituer une "commission d'enquête crédible, internationale". Les avocats des deux opposants disparus ont demandé mardi au président français de "rencontrer" leurs clients au Tchad, et de s'informer sur les charges qui pèsent contre eux. Ne souhaitant pas apparaître comme "l'avocat d'un chef d'Etat particulier", Nicolas Sarkozy a "hésité" à se rendre à N'Djamena, affirmait-on à Paris. Il a toutefois "fait le choix d'y aller" pour tenter de relancer la démocratisation du régime. C'est ce qu'il a expliqué mercredi matin, selon M. Martinon, aux six organisations de défense des droits de l'Homme qu'il a reçues à l'Elysée avant son départ. Il dînera par ailleurs avec les soldats français, qui ont assuré l'évacuation des ressortissants occidentaux début février. Nicolas Sarkozy devrait également évoquer avec son homologue le déploiement dans l'est du pays des soldats de la mission européenne de maintien de la paix (EUFOR). Entre 500 et 600 hommes y sont actuellement déployés, l'objectif affiché étant de 3.700 hommes d'ici juin prochain. Le président français se rend par ailleurs au Tchad alors qu'une demande de grâce a été transmise à N'Djamena par les six membres de l'Arche de Zoé. Idriss Déby avait laissé entendre le 7 février qu'il pourrait accorder sa grâce aux Français condamnés le 26 décembre au Tchad à huit ans de travaux forcés pour avoir tenté d'emmener en France 103 enfants présentés à tort comme des orphelins du Darfour. Mais "les objectifs du voyage ne sont pas ceux-là", affirmait-on à l'Elysée. Nicolas Sarkozy s'envolera ensuite pour l'Afrique du Sud, où il est attendu jeudi matin. Selon le ministère sud-africain des Affaires étrangères, il sera accompagné par son épouse Carla Bruni, qui participera ainsi à sa première visite officielle en tant que "première dame". "Rien n'est arrêté", disait-on toutefois mardi à l'Elysée au sujet de la présence de Mme Sarkozy. Selon le ministère sud-africain, le couple achèvera sa visite avec un séjour privé.

Nicolas Sarkozy s'entretiendra jeudi avec le président Thabo Mbeki, puis prononcera un discours devant le Parlement au Cap. Il rencontrera vendredi matin Jacob Zuma, président de l'African National Congress (ANC) et favori à la succession de M. Mbeki l'an prochain, et visitera l'ancienne prison de Robben Island où a été détenu Nelson Mandela. Scorté par une quarantaine de chefs d'entreprise française, Nicolas Sarkozy devrait assister à la signature de plusieurs contrats. L'un d'eux portera sur la création d'une centrale à charbon par Alstom, pour 1,4 milliard d'euros. Un autre prévoit un appui financier de l'Agence française de développement pour la construction d'un parc d'éoliennes (100 millions d'euros). L'Afrique du Sud, victime de coupures électriques régulières, a lancé un programme de construction de 12 réacteurs nucléaires. Le groupe français Areva s'est porté candidat le 31 janvier à l'appel d'offres lancé par l'électricien sud-africain Eskom. Il ne devrait toutefois pas y avoir d'annonces dans ce domaine lors de la visite présidentielle. L'objectif est de "renforcer notre partenariat stratégique" avec un pays qui est "un modèle de réussite sur le continent africain", selon M. Martinon. AP

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