Les forces de l'ordre ont pris position sur le grand pont au-dessus du fleuve Wouri qui traverse la ville. Dans cette ville, bastion traditionnel de l'opposition, la circulation était nulle, malgré l'annonce de l'accord entre les transporteurs et la Caisse de stabilisation du prix des hydrocarbures (CSPH). Des coups de feu et des colonnes de fumée ont également été signalés dans la ville de Buéa (sud-ouest). A Yaoundé, le trafic a repris en début de matinée avant de s'interrompre à nouveau la mi-journée. La situation était très tendue. "Les boutiques et magasins sont fermés. Tout le monde essaie de rentrer à la maison", a affirmé à l'AFP par téléphone une habitante. Des bandes de casseurs continuaient de sévir dans certains quartiers, et les stations d'essence sont demeurées fermées par peur des attaques, a constaté un journaliste de l'AFP. C'est précisément l'augmentation du prix de l'essence passé de 584 FCFA (0,89 euros) à 600F CFA le 7 février qui avait conduit les transporteurs, notamment les très nombreux chauffeurs de taxi et de moto-taxi, à entrer en grève lundi.
En marge de ce mouvement, des violences se sont produites lundi et mardi et ont fait au moins huit morts, essentiellement à Douala, la capitale économique du pays, selon un bilan établi par l'AFP. Ces incidents s'inscrivent dans un climat social dégradé en raison du renchérissement de plusieurs produits de première nécessité, mais aussi dans un contexte politique tendu en raison du projet de révision de la constitution, visant à autoriser le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, à briguer un nouveau mandat en 2011. Dès la mi-janvier, les autorités de la région de Douala avaient interdit les manifestations. Mais samedi, dans le sillage de la dispersion d'un rassemblement de l'opposition contre la révision constitutionnelle, des incidents ont fait au moins un mort dans cette ville.
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