Il s’en est allé à l’âge de 93
ans, mais j’estime toujours que sa tombe s’est très tôt ouverte. Comment puis-je
m’empêcher d’être nostalgique ? Loin de moi l’idée de vouloir idéaliser le
passé, mais comment puis-je oublier les messages visionnaires de cet érudit habité
par une forte conviction aux valeurs de solidarité et lucide dans ses conseils ?
Il est des passés omniprésents, et toutes ces voix qui s’élèvent en ce jour, pour rappeler ce que
fut le rassembleur dont nous pleurons encore la disparition, en témoignent.
Mame Abdou donnait à chacun une
écoute totale et savait être en empathie pour mieux comprendre et aider l’autre
au point que chacun d’entre nous croyait être son préféré. Que nenni ! Nous
tenions tous la même place dans son cœur et il n y avait pas de limite à ce
qu’il pouvait déployer comme effort pour le bien de son prochain, pour une
humanité juste.
« Je suis votre ami », avait-il dit, avec sa voix paisible et
sincère, à une horde d’étudiants de l’UCAD irascibles, dans un contexte de
crise universitaire marqué par des protestations violentes qui allaient
visiblement mal finir. Dans un langage simple et juste, il avait sollicité du
Président de la République d’alors la satisfaction des doléances légitimes
contenues dans leur plateforme revendicative. Il y avait un dynamisme permanent
dans son action et on ne pouvait rien refuser à cet éducateur exceptionnel,
animé par un idéal de justice sociale, qui aimait purement et simplement son
peuple.
Toute la vie de Mame Abdou
était ordonnée à une seule et unique activité : Servir Allah. Cela se
traduisait par son attachement indéfectible aux préceptes de l’islam, ses
sermons impérissables pour éclairer notre façon de vivre, ses prières en faveur
de tous les peuples et de toutes les créatures sans exclusive, ses
interventions saisissantes qui dénouaient les crises les plus complexes etc.
Fidèle auditeur et éminent
transmetteur de la Parole de DIEU, Mame
Abdou ne traversait aucune journée sans augmenter son capital en bonnes
actions. L’œuvre de toute sa vie se rapporte à la poursuite de la mission du
prophète Mohamed (saws), et on ne l’a jamais vu mettre en sourdine ses
convictions ou procéder à une interprétation tendancieuse des vérités divines
pour plaire ; pratiques si fréquentes sous nos latitudes.
Au nom de ce qui précède, j’invite
certains acteurs des espaces politique et judiciaire qui se disputent le rôle
d’insulteur en chef à se départir de leurs préoccupations à la fois partisanes
et égocentriques, en suivant les enseignements de Mame Abdoul Aziz SY Dabaax
qui avait mis son savoir et son temps au service du collectif, sans calcul
aucun.
Que le
paradis soit sa demeure éternelle.
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