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lundi 8 octobre 2012

Monsieur le Président, il y a retard à l’allumage !


Monsieur le Président,
Au lendemain de la hausse des prix du carburant et du gaz butane, votre porte-parole,  descendu de l’olympe du Palais de la république, auréolé de gloire médiatique et riche en généralités, annonçait sans sourciller aux sénégalais que « tout ce que vous pouvez faire, c’est retarder la hausse des prix », comme si vous n’étiez pas élu pour rendre la vie au Sénégal moins méchante. Par cette phrase, synonyme d’aveu d'impuissance, ce monsieur nous invite insidieusement à assimiler votre programme de campagne à ces ravissantes femmes qu’on ne rencontre que dans les contes ; elles sont surhumainement belles mais incomestibles. S’il avait sorti une telle énormité de sa bouche pendant la campagne électorale qui a précédé votre accession à la magistrature suprême, je suis persuadé qu’il serait automatiquement interdit de parole. Cette phrase n’est pas banale parce qu’elle sort de la bouche de votre porte-parole. En ce sens, elle a la force d’éteindre la flamme déjà vacillante de l’espérance de millions de sénégalais que la cherté de la vie a fini de transformer en épaves et par ricochet, réveiller le volcan qui a brûlé le régime de Mame Wade.

Monsieur le Président, vos concitoyens savent qu’il est prématuré de réclamer de vous un bilan après seulement six mois de gestion mais ils ont mille et une raisons d’être impatients. Chaque jour passé entre les mains des rebelles est un enfer pour nos frères militaires kidnappés en Casamance, le soleil n’est pas de retour à l’école sénégalaise, l’enseignement  coranique est traité en parent pauvre, l’électricité est aussi rare que l’eau au Sahara, la recrudescence de la violence sauvage est plus qu’inquiétante, le chômage des jeunes est un cancer social, les handicapés attendent toujours la signature des décrets d’application de la loi d’orientation sociale  et votre porte parole vous donne le droit d’entretenir l’illusion que des facteurs exogènes sont à même de vous dédouaner.  Il se trompe lourdement.

Vous ne trouverez votre salut que dans votre capacité à saisir là où les préoccupations du peuple se trouve, à concevoir, avec la prise en compte toujours plus attentive de la parole de chaque sénégalais, les meilleures solutions et confier leur traduction en actes à un gouvernement efficace qui travaille avec l’ensemble des forces vives de la nation, le tout dans la meilleure transparence possible. Hélas, nombre de vos ministres sont statiques et pensent qu’ils ont été nommés seulement pour nous expliquer les causes de nos souffrances comme si nous ne les connaissions pas.

Pour bouger avec ce monde sans pitié et qui va si vite, il nous faut des décideurs décidés, percutants, précis et qui pédalent vite. Ce n’est pas en tentant de toujours justifier vos initiatives qu’elles qu’elles soient, en produisant chaque jour de nouveaux slogans et en polémiquant inutilement avec les tenants de l’ancien régime que vos ministres permettront au Sénégal de gravir les montagnes et traverser les marécages qui le mènent à l’émergence. La foire aux slogans et les reniements n’ont pas de places dans la forme de gouvernance nouvelle que les sénégalais appellent de tous leurs vœux. Les défis sont nombreux et complexes mais on a l’impression que vous tardez à prendre vos marques.
                                                                                                                    

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