Coruption | Le Cameroun "se soigne"

Nom de code : "Epervier". Cette opération lancée par le Premier ministre Ephraïm Inoni en 2004, pour lutter contre la corruption, endémique dans le pays, sous la pression des bailleurs de fonds internationaux ne vise visiblement pas le petit policier ou le gendarme qui réclament 500 francs Cfa au taximan. Après l'ex-ministre Alphonse Siyam Siwé condamné en décembre à 30 ans de prison pour des détournements au Port autonome de Douala (PAD), Polycarpe Abah Abah et Urbain Olanguena Awono respectivement ancien ministre de l’Economie et des Finances et ancien ministre de la Santé publique, viennent d’être arrêtés. Seulement, le fait que ces gros anciens bonnets du gouvernement soient soupçonnés de ne pas approuver les tripatouillages de la constitution permettant à Paul BIYA, au pouvoir depuis 25 ans, de briguer un nouveau mandat, donne à l’opération épervier des allures de chasse aux sorcières. Pour rappel : au Cameroun, la justice est patronnée par le Président de la République himself. C’est d’ailleurs pour cela que l’opinion a une perception très négative de cette opération qui se déroule dans un environnement où, le scandale c’est quand quelqu’un gère bien les deniers publics.

Souleymane