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mardi 25 mars 2008

Comores: la bataille d'Anjouan a débuté

AFP - L'opération militaire visant à chasser du pouvoir les autorités jugées illégales de l'île comorienne d'Anjouan a débuté mardi à l'aube.

L'opération militaire visant à chasser du pouvoir les autorités jugées illégales de l'île comorienne d'Anjouan a débuté mardi à l'aube, des combats à l'arme lourde se déroulant près de la présidence tandis que les troupes africaines sont entrées dans la capitale. Des explosions d'obus et des rafales d'armes automatiques étaient entendues dans la localité de Ouani, où se trouvent la présidence et l'aéroport de l'île, à environ trois kilomètres de la capitale Mutsamudu, a constaté un journaliste de l'AFP. Un navire de transport de troupes du gouvernement fédéral comorien tirait également sur Ouani, d'où une épaisse fumée noire s'élevait.

Des forces loyales au président d'Anjouan Mohamed Bacar étaient déployées sur la route reliant Ouani à la capitale, arborant un ruban rouge au canon de leurs fusils, pour rappeler les couleurs anjouanaises. Des soldats de l'armée fédérale comorienne, croisés par un journaliste de l'AFP dans la zone des combats, ont affirmé avoir débarqué à Ouani avec des troupes tanzaniennes mandatées par l'Union africaine (UA) pour participer à cette opération baptisée "Démocratie aux Comores". Dans le même temps, des troupes tanzaniennes sont entrées dans le centre-ville de Mutsamudu, où ils n'ont pas rencontré de résistance des forces anjouanaises, ont rapporté des témoins à l'AFP.

L'arrivée des soldats de l'UA a été saluée par des cris de joie d'habitants de Mutsamudu, ont précisé ces témoins. Le gouvernement de l'Union des Comores a décidé de lancer une opération pour chasser du pouvoir le colonel Bacar, président d'Anjouan depuis 2002, mais dont il n'a pas reconnu l'élection en juin 2007. L'UA, qui n'a pas non plus reconnu le scrutin à Anjouan, a décidé de soutenir l'Union des Comores et a mandaté plus de 1.000 militaires tanzaniens et soudanais pour appuyer l'opération. Depuis, l'homme fort d'Anjouan refuse d'organiser un nouveau scrutin et semble vouloir se maintenir au pouvoir à tout prix. Avant l'aube, des tirs d'armes lourdes avaient retenti autour de la capitale anjouanaise devant laquelle deux navires civils transformés en transport de troupes par l'armée nationale de développement (AND) attendaient de débarquer des soldats.

Ces tirs, probablement de mitrailleuse lourde, ont retenti peu avant 05H00 (02H00 GMT), suivis d'explosions sourdes aux alentours de 06H00, selon un journaliste de l'AFP à Mutsamudu. Le président de l'Union des Comores, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, a donné son feu vert dans la nuit de dimanche à lundi à cette intervention militaire, les autorités d'Anjouan se disant pour leur part déterminées "à défendre les populations". Lundi en fin de soirée, M. Sambi a assuré lors d'un discours dans la capitale fédérale Moroni avoir "ordonné le débarquement pour la libération de l'île comorienne d'Anjouan des mains de la rébellion dirigée par Mohamed Bacar".
"La dernière démarche (...) pour tenter de les faire revenir à la raison s'est, comme les précédentes, soldée par un échec, entièrement dû à l'arrogance des hors-la-loi", a-t-il ajouté, en référence aux dirigeants d'Anjouan. Plus de 1.000 soldats tanzaniens et soudanais doivent appuyer quelque 400 soldats de l'AND dans le cadre de cette opération amphibie. Les navires avaient quitté l'île de Mohéli, la plus proche d'Anjouan, dans la nuit de dimanche à lundi chargés de troupes et de matériel. L'opération, également soutenue par la France qui a transporté des troupes africaines jusqu'aux Comores, a été préparée après des mois de médiation notamment de l'UA qui se sont avérées vaines, conduisant à l'exaspération de l'Etat fédéral comorien. Le chef de la Force de gendarmerie d'Anjouan (FGA), l'armée du colonel Mohamed Bacar, a affirmé lundi soir que ses hommes restaient "déterminés" à protéger les Anjouanais. Le colonel Bacar dispose d'environ 300 hommes.

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