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mardi 19 février 2008

Marche contre l’utilisation des OGM dans l’agriculture

Ouagadougou, Burkina Faso - La Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (COPAGEN) a organisé mardi dans la soirée à Ouagadougou, une marche pour dénoncer l’utilisation des Organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l'agriculture et l'alimentation au Burkina Faso et dans certains pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Les manifestants, venus des huit pays de l'UEMOA et de la Guinée Conakry ont arpenté les artères de la capitale burkinabé avec des slogans hostiles à l'introduction des OGM dans les secteurs de l'alimentation et de l'agriculture. Sur les banderoles étaient inscrits les slogans : "Non aux OGM", "cultiver bio, c'est véritablement protéger notre environnement".

Après une distance d'une dizaine de kilomètres, les marcheurs ont observé une pause au rond point des Nations unies, pour remettre un mémorandum au directeur de cabinet du Premier ministre burkinabé, Jérôme Compaoré, accompagné du directeur chargé du Développement rural, Dakar Djiri. Dans ce document, la COPAGEN appelle le gouvernement à "cultiver la prudence" dans l'introduction des OGM dans l'agriculture et a rejeté la décision unilatérale prise le gouvernement burkinabé de se lancer dans une production au plan national du coton biologique ou coton "BT" sur une superficie de 15.000 hectares cette année. Opposant un "Non" catégorique aux OGM, la COPAGEN a exprimé ses "vives" protestations face à la manière dont le coton BT est introduit au Burkina Faso, "au mépris des engagements internationaux". L'organisation condamne, à ce propos, l'attitude des dirigeants africains "qui se laissent dominer" par des multinationales spécialisées dans les semences au détriment de la survie du monde paysan. Les manifestants ont appelé, par conséquent, au vote d’un moratoire de cinq ans sur l’introduction des plantes transgéniques dans les systèmes agraires, le temps nécessaire d’informer les populations sur les enjeux réels des OGM afin qu’elles puissent participer à tout débat sur la question et décider en connaissance de cause. Le vote de ce moratoire devrait permettre de renforcer les capacités nationales et de mettre en place toutes les structures administratives nécessaires préconisées en la matière et de diligenter des études sur les risques environnementaux et au plan de la santé encourus par les populations.

Persuadée que ces risques sont énormes, la COPAGEN a affirmé sa détermination à exiger la prise en compte des intérêts des populations productrices et des consommateurs et a pris l’engagement de ne cesser d’agir "tant que les multinationales propriétaires des OGM tenteront de les imposer et de contrevenir aux droits des populations". Cette marche de la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain s'inscrit dans le cadre de la caravane sur les enjeux des OGM dans l'agriculture dans la sous-région, indique-t-on. La caravane contre l'utilisation des OGM dans l'agriculture prévoit l'organisation d'une série de marches du 16 au 24 février au Burkina Faso. Une marche avait déjà été organisée simultanément à Fada N'Gourma (est de Ouagadougou) et Dandé, pour aboutir à Houndé, dans l'ouest du Burkina Faso.

Ouagadougou - 19/02/2008 Panapress

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