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mercredi 19 décembre 2007

APE : REFLEXION DE SURFACE





















Nul besoin de passer tout le temps à ressasser le passé pour tenir les maîtres
d’œuvre de la tragique histoire de l’Afrique comme seuls responsables de l’ensemble des difficultés auxquelles ses populations sont encore confrontées. D’aucuns n’iront jusqu’à nier le fait que la situation actuelle du continent est aussi inhérente à l’incurie de ses gouvernants qui, après les indépendances, ont continué à se comporter en simples fonctionnaires de l’administration coloniale. La preuve : C’est les pays riches qui déterminent encore nos priorités et orientent, d’une façon ou d’une autre, les politiques économiques et sociales que nos dirigeants appliquent sans hésitation ni murmures. Dans le contexte actuel marqué par la cherté de la vie occasionnée par la flambée des denrées de première consommation et le pouvoir d’achat qui est en berne, l’Union Européenne met les turbos pour faire signer aux chefs d’Etats des pays ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique) des Accords de Partenariat Economique qui de fait, enverront les accords préférentiels aux magasins des vieilles lunes. Une simple réflexion de surface nous amène à croire qu’une modification des accords préférentiels (qui découlent d’une politique commerciale sélective mis en place par l’UE), en faveur de l’augmentation du volume des exportations des pays ACP, rendrait certainement leurs économies compétitives dans le commerce international. La décision prise par la Côte d’Ivoire, suivie du Ghana, de signer un accord de partenariat intérimaire et la lettre du Nigeria sollicitant un système préférentiel de gestion améliorée consacrent une fissure de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ; fissure qui annonce une énième capitulation. Ce scepticisme que devrait manifestement gommer les positions sans équivoque du Sénégal et de l’Afrique du sud par rapport aux APE est pourtant justifié par l’attitude globale de la CEDEAO qui envisage de demander un délai supplémentaire d’une année ce qui ne fera que retarder la sentence. Tout porte donc à croire qu’au finish, les APE seront signés et la libéralisation des échanges souhaitée par l’UE viendra asphyxier d’avantage les économies des pays ACP déjà malmenée par une globalisation sauvage qui ne tient compte que de l’intérêt des pays riches.

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