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samedi 8 septembre 2012

Les sénégalais pratiquent bel et bien la peine de mort !

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Un malaise d’une profondeur insondable s’est installé entre les Etats gambiens et sénégalais depuis l’exécution de neuf condamnés à mort par la justice gambienne survenue le 26 Août dernier. A mon avis, encourager l’existence de sentiments meilleurs doit être aujourd’hui la ligne d’action de chaque sénégambien pour qu’ensemble, nous puissions sauver la paix, dans la vérité et le respect mutuel. Ce n’est pas en tirant à boulets rouges sur Yaya Jammeh comme le font les droit-de-l’hommistes que nous y parviendrons. Au contraire, il risque de se braquer et cela peut nuire gravement aux relations entre nos deux pays, condamnés à vivre ensemble jusqu’à la fin des temps. A l’instar de tous les Etats indépendants, la Gambie est jalouse de sa souveraineté. La gestion d’une situation aussi complexe que celle-ci exige donc des lieux de paroles autres que la rue et les grand-place. Les décideurs doivent aussi comprendre que la capacité de dépassement et de gestion des compromis acceptables est et restera toujours une grande qualité chez un leader.

Si la peine de mort est prévue par la loi gambienne, au Sénégal ce n’est plus le cas depuis son abolition en décembre 2004. Toutefois, il n’est pas rare de voir un malfaiteur poursuivi par des populations en furie, tenter de rallier le commissariat de police le plus proche pour avoir la vie sauve. Ici, tout tueur maîtrisé par les populations est lynché sans autre forme de procès. Cette justice populaire, à rebours des lois et règlements qui régentent la marche de notre pays, est pratiquée instinctivement par des citoyens exaspérés de voir de dangereux criminels recouvrer la liberté après de courts séjours en prison. La promptitude des citoyens à éliminer  les criminels sans passer par le filtre de la justice, quoique illégale, est l’expression d’un ras-le-bol. Les conducteurs de véhicules l’ont si bien compris qu’ils ont érigé la fuite en règle, dès qu’ils heurtent mortellement un piéton par inadvertance. Si ce n’est pas cela la peine de mort, j’aimerais bien que l’on m’explique ce que c’est.

L’affaire des deux sénégalais tués par la justice gambienne pour avoir commis des meurtres, affligeante soit elle, ne doit pas occuper la totalité de nos neurones car, la recrudescence de la violence sauvage dans notre pays, qui installe la psychose dans toutes les familles, mérite une attention singulière de notre part. L’abolition de la peine de mort au Sénégal annonce aux tueurs en séries qui ôtent la vie à d’honnêtes citoyens, souvent pour des broutilles, qu’ils ont droit à la vie comme tout le monde. Dans certains coins de la banlieue dakaroise, les enfants, les femmes et les personnes âgées s’imposent un couvre-feu pour échapper à la brutalité des agresseurs qui semblent avoir prit le pouvoir et peuvent tuer pour un téléphone portable ou tout simplement pour satisfaire des pulsions sexuelles. Corrigeons nos lacunes alors qu’il est temps !

Le Sénégal et la Gambie disposent de ressorts politiques, culturels et spirituels capables de sauver la paix et de permettre aux gouvernants d’envisager l’avenir avec beaucoup de sérénité. Dans l’avenir, nous gagnerons à mieux nous occuper de nos compatriotes expatriés quand ils sont en vie.

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