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jeudi 28 février 2008

Kenya : les ennemis d'hier

Mwai kibaki (à gauche) et Raila Odinga (à droite), émus, ont paraphé un document de plusieurs pages lors d'une cérémonie publique. «Chacun a sa place au Kenya, si nous mettons en valeur la paix et la tolérance» a souligné le président kenyan. AFP
Mwai kibaki (à gauche) et Raila Odinga (à droite), émus, ont paraphé un document de plusieurs pages lors d'une cérémonie publique. «Chacun a sa place au Kenya, si nous mettons en valeur la paix et la tolérance» a souligné le président kenyan. AFP

Le président kényan Mwai Kibaki et l'opposant Raila Odinga ont signé jeudi un accord de gouvernement de «coalition», pour tenter de sortir le Kenya de la crise politique.

Avancée majeure pour sortir le Kenya de la crise politique dans laquelle le pays est plongé depuis deux mois. Les ennemis d'hier, le président kényan Mwai Kibaki et son rival malheureux à la présidentielle, l'opposant Raila Odinga, ont signé jeudi un accord de gouvernement de «coalition», une proposition rejetée des semaines durant par le camp présidentiel. Le texte prévoit la création d'un poste de premier ministre, une fonction qui jusque là n'existait pas au Kenya et de deux postes de vice premier-ministre. La responsabilité de premier ministre devrait revenir à Raila Odinga. Kofi Annan voit donc sa médiation, entamée le 29 janvier, couronnée de succès.

De quoi rassurer l'ancien secrétaire général de l'ONU alors que les pourparlers avaient dû être suspendus mardi pour cause d'enlisement. Cette énième impasse a forcé Kofi Annan à mener des négociations directes entre le président Mwai Kibaki et Raila Odinga, le chef du principal parti d'opposition, le Mouvement démocratique orange. Les deux camps ennemis ne s'étaient pas rencontrés depuis un mois. Raila Odinga accuse le président kényan d'avoir truqué le scrutin présidentiel du 27 décembre dernier, une élection entachée d'irrégularités d'après les observateurs internationaux. Cette contestation du vote a été à l'origine de la pire vague de violences qu'ait connu le Kenya depuis son indépendance en 1963. Les affrontements interethniques, particulièrement isanglants à l'ouest du pays dans la vallée du Rift, ont tué plus de 1.500 personnes et en ont déplacé 300.000 autres.

Retour des violences

La situation au Kenya reste tendue. Les échauffourées viennent de reprendre, après dix jours de répit. Trois personnes sont mortes dans des affrontements qui ont éclaté dans la nuit à Molo, ville de l'ouest du pays, particulièrement affectée par les violences. Des jeunes armés d'arcs et de flèches ont incendié une vingtaine de maisons appartenant à des habitants qui avaient regagné depuis quelques jours leur domicile, qu'ils avaient dû fuir au plus fort des exactions post-électorales. Les deux camps ont été soumis à une puissante pression internationale en vue d'un retour à la stabilité du pays, l'un des plus prospères d'Afrique. George Bush a ainsi dépêché mi-février sa secrétaire d'Etat, Condoleeza Rice, tandis que les diplomates africains se relayaient à Nairobi. Il y a deux semaines, une première série de discussions entre les deux camps avaient abouti à un accord sur la rédaction d'une nouvelle constitution d'ici un an. Source : Le Figaro

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