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jeudi 1 novembre 2007

Gbagbo : “Je dors mieux depuis le départ de Chirac”

La Côte d’Ivoire n’a pas fini d’applaudir le départ de Jacques Chirac de l’Elysée en mai dernier. Interrogé par un confrère de Radio France international, le président de la République a réaffirmé sa joie de voir l’ancien numéro un français très loin de la présidence. Il a expliqué sur les ondes de la radio mondiale, comment l’une des têtes pensantes du réseau de la Françafrique, constituait un os dans la gorge des Ivoiriens. Chirac parti, Sarkozy arrivé, c’est le bonheur chez Laurent Gbagbo. «Le départ de Chirac a changé beaucoup de choses. Je n’entends plus la France dire chaque matin que le problème de la Côte d’Ivoire c’est Gbagbo Laurent. (…) Je respire bien et je dors mieux, depuis que Chirac n’est pas là et qu’il est remplacé par un autre», s’est réjoui le chef de l’Etat. Qui est revenu sur la fausse appréciation que l’ex-chef d’Etat français se faisait de la Côte d’Ivoire. «Il avait une curieuse façon de voir les choses. Il pensait que c’était le président élu par les Ivoiriens qui était un problème pour la Côte d’Ivoire. Il refusait d’admettre que c’était ses propres amis qui constituaient un problème pour le pays. Alors, quelqu’un qui raisonne comme ça, qu’est qu’il veut. Il ne veut pas de la démocratie ? S’il y a la démocratie aujourd’hui en Côte d’Ivoire, on ne peut pas dire que je n’y suis pour rien. Je me suis battu, j’ai connu la prison, j’ai connu l’exil. Alors quand un chef d’Etat français répète qu’il faut éjecter celui qui a été élu, je pense qu’il y a un problème», a-t-il estimé. Cependant, Laurent Gbagbo n’a pas uniquement jeté son regard à l’extérieur. Il s’est aussi prononcé sur ce occupe le devant de la scène politique chez lui : les audiences foraines.“Il n’y a pas 3 millions de sans-papiers” Le premier responsable des Ivoiriens a expliqué les raisons de l’affluence timide constatée sur les différents sites de l’opération de pré-identification de la population, visant à délivrer des jugements supplétifs aux personnes de moins de 13 ans non déclarés à l’état-civil. «Les gens ont tort de dire qu’il y a 3 millions de personnes qui sont sans-papiers.
Je ne sais pas où ils ont pris leurs chiffres parce que 70% de la population a moins de 30 ans. Or, les jeunes de 30 ans et moins ont plus ou moins été déclarés. Donc ce n’est pas étonnant qu’il n’y ait pas d’affluence. Les concernés sont beaucoup moins nombreux qu’on ne le pense.L’affluence d’aujourd’hui correspond à l’idée que je me faisais de ceux qui n’ont pas été déclarés», a-t-il laissé entendre. Ainsi donc, les acteurs du plan de paix signé à Ouaga sont en train de franchir les différentes étapes de l’accord. Même si aux yeux de l’ONU, le travail déjà réalisé reste insuffisant. Et sur ce point, Laurent Gbagbo reste ferme sur sa position et pense que le chemin parcouru par les antagonistes d’hier n’est pas du tout à négliger. «Les Nations unies ont tort de dire que les actions que nous avons posées sont symboliques. Le fait que le président de la République aille à Bouaké qui est une ville de la Côte d’Ivoire n’est pas un acte symbolique. Le fait qu’on brûle 2000 à 3000 fusils n’est pas un acte symbolique. Le fait que les gens circulent de la frontière du Burkina à Abidjan, et vice versa, de l’est à l’ouest et vice versa, n’est pas un acte symbolique. Le fait que les sénoufo aillent dans leur village aujourd’hui et reviennent à Abidjan, n’est pas symbolique. Alors, je pense qu’on ne s’entend pas sur le sens des mots. C’est dommage mais c’est nous qui sommes dans le vrai. (…) Sinon, moi aussi je pense que c’est assez lent parce que je suis pressé d’aller aux élections ; mais on ne peut pas baptiser les actes que nous posons de symboliques. Je regrette de leur dire ça mais ce n’est pas vrai», a-t-il fait savoir.

Source: Le courrier d'Abidjan / Michelle Topé

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