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vendredi 14 septembre 2018

Mame Abdoul Aziz SY Dabaax, vingt et un ans après


Terre paisible, par ces temps agitée sous l’effet d’empoignades entre acteurs politiques dont certains, proies de désirs violents, se plaisent affreusement à enfermer leur monde dans le petit jeu des phrases assassines, le Sénégal a plus que jamais besoin des enseignements de Mame Abdou. C'est de par sa miséricorde qu'Allah (swt) a gratifié l'homme du statut privilégié d'être du langage afin qu'il s'en serve pour promouvoir le bien, élément fondamental dans l'ordre éthique désignant tout ce qui, matériellement ou spirituellement, contribue au bien-être de la communauté. Par ses propos et gestes, purs et appliqués, Mame Abdou définissait le bien mieux que toute autre encyclopédie.

Dans pareils contextes, ses prières étaient toujours suivies de recommandations destinées à impulser une correction de trajectoire, attentif qu’il était à ne rien laisser brouiller la cohésion sociale, soupape de sécurité essentielle. C'est ainsi qu'il traduisait son amour pour la patrie dans les faits, et la liste de ses qualités humaines s'allonge à l'infini.

Mame Abdou a donné à la communauté des hommes un merveilleux exemple de ce qu'est un homme de bien. Savoir faire un pas vers l’autre ou accepter la main tendue, en période de brouille, c'est des vertus qu’il œuvrait inlassablement à rendre simples et acceptables. Sa mission était si noble et si large qu'il était impossible de lui trouver des bornes. Vingt et un ans après son retour à Dieu, il exerce encore sur les esprits une fascination sublime, et sur les cœurs un effet irrésistible. Vingt et un ans après, on peut toujours voir son nom affiché dans tous les cœurs, son image sur tous les esprits et il en sera ainsi jusqu'à la fin des temps.

Après quatre-vingt-quatorze années de soumission totale au Créateur Suprême, il a quitté ce monde en gardant intacte la tradition de bienséance léguée par le prophète  Mohamed (saws) à la postérité et l'on s'émerveille encore de l'avoir vu dédier sa vie exclusivement à la piété dans ce monde où vilénies et veuleries sont si présentes au cœur des habitudes. Chacun de ses sermons a valeur de balise dont la poursuite mène tout droit vers la paix sociale et, au-delà, vers l'agrément de Dieu.

Mame Abdou est resté humble et juste jusqu'au bout, et c'est aussi pour cela qu'il est pris en affection par la Umma tout entière. Il y avait aussi ce sourire, un des ses signes distinctifs, doux, franc et étincelant auquel tout le monde avait droit. C'est une époque qui disparait, des moments que nous chanterons encore et encore sous le ton de la nostalgie.

Et qui peut, à travers quelques lignes apposées sur une page, évoquer l'homme tout entier ?

Aujourd'hui, 14 septembre 2018, des millions de pensées nostalgiques, reconnaissantes et émouvantes s'élèvent, dans un mouvement d'ensemble, vers l'illustre rassembleur dont la préoccupation dominante était d'œuvrer, sans jamais manquer à ses devoirs, sans jamais se laisser surprendre en mode pause, pour la sauvegarde des valeurs spirituelles et morales qui préservent l'homme des attitudes déviantes.

Qu'Allah lui accorde sa miséricorde et un repos éternel et bien mérité dans son paradis céleste.

jeudi 14 septembre 2017

Mame Abdoul Aziz Sy Dabaax, 20 ans après



Il serait à souhaiter que les vertueux demeurent toujours. Hélas ! la mort est une des épreuves que l’on subit toujours avec résignation. Pour Mame Abdou, il n’y avait pas d’occasion particulière à faire œuvre utile, il répétait sans cesse les mêmes actions : faire passer l’autre avant lui-même, transmettre le savoir, éveiller les consciences, éclairer les esprits, consacrer au collectif toute son énergie, toute son influence, tout son temps. Il a rempli sa mission avec exactitude.

De son vivant, il n’y eut aucune résolution d’une crise d’ampleur qui ne lui doive une grosse part. Les bienfaits qu’il a si généreusement et si humblement rendus à l’humanité justifient les nombreux témoignages d’affection et de reconnaissance exprimés à profusion en ce jour anniversaire de son rappel à Dieu, même si, c’est connu de tous, sa  modestie  imperturbable s’accommode mal de propos élogieux à son endroit.

La richesse de l’œuvre qu’il a accomplie lui vaut l’acquiescement unanime de ses semblables, reconnaissant en lui un digne représentant du prophète Mohamed saws. Il était également un bon citoyen, un homme d’action et de réflexion assidûment attentif aux préoccupations de ses concitoyens dans un esprit de fraternité et de justice.

Par ces temps où nombre de citoyens,  par écrans d’ordinateur interposés, usent de propos désobligeants pour exprimer leurs désaccords, on peut dire avec regret que nous n’avons pas tous gardé intactes, dans nos cœurs et nos esprits, les innombrables leçons d’humanité léguées à la postérité par l’illustre Dabaax, le rassembleur. Le peuple l’avait intronisé de ce titre et mis en lui son affection et sa confiance du fait de son attachement à la vérité, de sa capacité à dire des mots justes, bien sentis en mesure d’apaiser les cœurs, rapprocher des positions opposées et renforcer la cohésion sociale. Impartial en toute chose, il est resté objectif jusqu’à son dernier souffle.

On le savait fatigué vers la fin de sa vie, mais la maladie, exténuante fût elle, n’a jamais su altérer sa volonté de modeler chaque être à l’image du prophète Mohamed saws. À coup sûr, Mame Abdou se serait aujourd’hui naturellement positionné à l’avant-garde du combat pour l’arrêt du massacre de membres de la minorité musulmane des Rohingyas en cours en Birmanie, car le respect de la dignité humaine était pour lui une loi fondamentale. Il était doué des plus précieuses et des plus hautes qualités de cœur.
Qu’Allah l’accueille avec bienveillance.
                                                                                                                                Souleymane DIEYE